Les « minorités nationales » : vers un retour du refoulé ?

Ce texte examine l’évolution du concept de « minorité nationale » et son usage limité en France. L’auteur distingue trois types de définitions : politiques, juridiques et sociohistoriques. Il privilégie celle de Will Kymlicka, qui désigne tous les groupes constitués en sociétés complètes sur leur terre d’origine qui ont été intégrés à un État plus important.

En France, l’usage de ce concept a connu des pics dans les années 1920, 1970 et 1990, avant de décliner. Cette réticence française s’explique par plusieurs facteurs : la tradition républicaine qui refuse les corps intermédiaires, une propension française à confondre État et nation et enfin une tendance au nationalisme culturel et à hiérarchiser implicitement les cultures.

L’auteur défend la pertinence scientifique du concept pour analyser les rapports de domination. Il conclut en posant des questions éthiques sur la reconnaissance de droits spécifiques pour assurer la paix sociale, la survie culturelle et la dignité de ces groupes minoritaires.