Humanisme et Bretagne

Ce texte, écrit peu après le 11 septembre, est une méditation sociologique bretonne en contexte de crise mondiale… Il évoque les deux pôles politiques historiques qui façonnèrent la Bretagne aux XIXe et XXe siècles. Chacun d’eux voulut, à sa façon, libérer les hommes. Le modèle « blanc » visa à les sauver du péché en maintenant une communauté rurale dense, grâce à la modernisation de l’agriculture. Le modèle « rouge » voulut affranchir les hommes en les arrachant à la tradition, grâce notamment à l’école laïque et républicaine, qui offrait une perspective de promotion sociale aux enfants. Un troisième modèle, beaucoup moins répandu, a cependang existé, qui ambitionnait de construire un humanisme breton, fondé sur la combinaison de la libération de l’individu et de la reconnaissance de libertés collectives. C’était un modèle révolutionnaire (qui voulait que chacun commence par effectuer sa propre révolution intérieure), pacifiste et tolérant. Il a été défendu par Émile Masson (1869-1923) puis par Yann Sohier (1901-1935).