La remise en question

Entre 1990 et 2005, la Bretagne traverse une période de remise en question de ses modèles économique, culturel et sociétal.

Économie fragile et peu diversifiée
Malgré une croissance légèrement supérieure à la moyenne nationale, l’économie bretonne révèle ses faiblesses. L’agriculture intensive s’essouffle face à la concurrence et aux dégâts environnementaux, tandis que le tourisme reste limité et la pêche décline. L’industrie dépend de secteurs vulnérables, et l’exode des jeunes diplômés accentue le vieillissement démographique. La région demeure peu ouverte sur le monde, avec de faibles investissements étrangers et des exportations réduites.

Reflux culturel après l’effervescence
Après le renouveau culturel des années 1990 (succès des festoù-noz, rayonnement de la musique bretonne), la dynamique s’essouffle dans les années 2000. Les tensions politiques autour de la langue, les polémiques identitaires et l’attentat de Quévert attribué à l’ARB marquent un retournement dans un contexte français hostile aux régionalismes.

Fragilisation sociale
La société bretonne se précarise : progression de la pauvreté, chômage structurel, flambée immobilière alimentée par les résidents secondaires britanniques. Cette situation provoque étalement urbain et crise du Centre-Bretagne, vieillissant et appauvri, dans un climat d’inquiétude renforcé par les peurs liées à la mondialisation.