Pensées indociles – Ronan Le Coadic

De l'intemporalité du fait régional : le cas breton

De l'intemporalité du fait régional : le cas breton

De l’intemporalité du fait régional : le cas breton

Communication au colloque Les régions, cinquante ans après. Entre passé, avenir et intemporalité, Université de Bretagne-sud (UBS), Lorient, 21 au 21 mars 2006.

Le texte examine l’intemporalité du fait régional à travers le cas breton, en distinguant mythe et réalité historique. Les nationalistes et celtomanes ont construit l’idée d’une Bretagne éternelle, stéréotypée et archétypale, valorisant des traits supposés immuables comme le courage ou l’indépendance. Pourtant, l’histoire montre que la Bretagne est un territoire de longue durée, marqué par migrations, échanges et transformations économiques et culturelles, avec une langue ancienne et une littérature orale remontant au Moyen Âge. L’identité bretonne relève à la fois de fictions narratives, façonnées par le nationalisme et le romantisme, et de réalités complexes et évolutives. Aujourd’hui, l’intérêt pour la langue et la culture bretonnes reflète l’interaction entre héritage historique et autonomisation individuelle. La région ne peut être réduite ni à un mythe intemporel ni à une entité purement inventée : son rapport au temps est à la fois continu et dynamique, analogue à celui des nations étudiées par Anthony D. Smith.